3.
Les années 90' Viennent
ensuite les catalogues (les vrais !) et ils ne sont que
quatre.
1.
Il y a le catalogue Chrono 1990 (30 x 27 cm, 12 pages
couleurs,
couverture carton verni) qui contient photos et dessins
de la Chrono
3.5, la BX évasion 4/4 et une vingtaine de très belles
photos sur
différents modèles : Robur, Monster G, GT 40,
Challenge, Super
Twelve, etc ...
2.
Il y a aussi le catalogue Osmos de 1989 qui représente
les modèles
motos et autos à roues orbitales (il fait une vingtaine
de pages).
3.
Le troisième vrai catalogue date de la même période
que le " Osmos
classique ", mais il ne fut pas distribué aux journées
de presse du
Salon de Genève car il n'était pas prêt. Ce catalogue,
beaucoup plus
complet et sensiblement plus rare était destiné aux
industriels et aux
spécialistes auxquels il expliquait les avantages de
huit brevets
" roue orbitale " déposés par la société
" Sbarro Mottas ".

4.
Enfin, le quatrième catalogue, qui n'est pas des
moindres, puisque
c'est en fait le plus complet de tous. Paru en 1992, il a
été voulu par
Sbarro pour " marquer le coup " au moment de la
création de l'école
" Espace Sbarro ". C'est un luxueux document de
38 pages, format A4,
en papier épais et glacé, couverture vernie. Il présente
le projet
d'école, le prototype Helios " Dual frame " et
l'ensemble des
créations du maître sur les trente années d'activités
... Tous les
modèles (ou presque) y sont représentés sur les 14
dernières pages.
Depuis le début des années 90
ce sont les articles parus annuellement
dans la revue italienne " Auto & design "
qui sont systématiquement
transformés en catalogues.
4.
Filippinetti, Cardin, Duchatelet, Charbonneaux, et les
autres ...
Franco
Sbarro a souvent collaboré avec différents acteurs du
milieu
de l'automobile ou du design, et ses différentes
collaborations ont
parfois abouties (au delà des prototypes réalisés) à
un certain nombre
de documentations " estampillées Sbarro " sans
pour autant être de
véritables documents issus de sa propre initiative. De
ce fait, on peut
saisir à quel point la nomenclature exacte des
documentations de tous
genres est difficile. Ainsi, les coupé Filipinetti
1 et 2 (64 et 67) furent
présentés sous la marque " Filippinetti "
mais ces voitures apparaissent
quelques années plus tard comme " Sbarro coupé
Filippinetti " dans les
dépliants.
Quelques
années plus tard, Sbarro s'associa avec Pierre
Cardin sur le
modèle Stash (version Volkswagen 1700, une commande privée
de Cardin
qui décida de participer activement au projet). L'intérieur
de cette voiture
fut réalisé par le grand couturier et ce dernier (jamais
avare de publicité)
posa sa célèbre griffe sur les flancs de l'engin. Il
resulta de cette affaire
un différent entre Sbarro et Cardin, l'un voulant garder
la " paternité "
d'une voiture qu'il avait conçu, et l'autre désirant
laisser entendre aux
médias qu'il avait d'avantage contribué à l'ensemble
du concept que par
un simple dessin de tableau de bord ...Toujours est il
qu'un très joli
dépliant couleur fut imprimé par Cardin à cette époque
(1974), griffé
Cardin évidement, mais portant tout de même (discrètement)
l'éfigie
Sbarro.
Au
courant des années 80, le carrossier spécialiste des
Mercedes,
Frédéric Duchatelet
travailla à l'aménagement intérieur d'un (ou peut
être deux) coupés Sbarro Gullwing. De cette époque
datent donc
quelques documentations (feuillets et dépliant couleurs
assez banals)
qui mentionnent " Duchatelet / Sbarro " en
guise de titre.
De
la même époque (1986, Salon de Paris pour être précis)
date la
collaboration avec Philippe
Charbonneaux sur un prototype de
Renault 25
" trois volumes " à empattement long. Ci-dessous
la couverture du dépliant
2 volets en noir et blanc qui présentait la voiture à
cette époque ... Il s'agit
là encore d'un document " double ", puisque
signé à la fois par Sbarro et
par Charbonneaux.

Il y pas mal
d'autres exemples : Outre les documents Unicorn et Podvin
évoqué précédemment, on peux citer plusieurs sociétés
commerciales qui
éditèrent des documentations pour le Golfe Persique (dépliants
Windhound
2 portes 1980 et Cadillac Function Car 1978) ou de sociétés
vendeuses
d'électroniques crées par le commanditaire suisse de
l'Astro (Auto sur
base Ferrari 8 cylindres de 1992 qui était bourrée d'équipements
électroniques et de balises satellites), etc ...
Il faut
reconnaitre que " l 'aventure Sbarro " est
assez riche en péripéties.
Il n'est pas simple de donner une liste complète et définitive
des multiples
documents qui, à un moment ou un autre, ont porté la
griffe du Sorcier
de Grandson.
5.
Conclusion
Il
faut savoir que Franco Sbarro n'a jamais accordé une
grande
importance aux catalogues publicitaires, c'est dommage
mais c'est
ainsi. Il a toujours considéré l'édition de matériel
publicitaire comme
une relative perte de temps et d'argent.
La
plupart des photos de qualité de ces réalisations ont
été prises
par trois photographes de presse : Alberto Martinez,
Peter Vann et
Dingo.
Cette
situation lui a toujours parfaitement convenue, et c'est
pour
cela qu'il s'est presqu'à chaque fois contenté de
reprendre les
diverses parutions de presse pour " bricoler "
des catalogues.
Il
n'était pas rare de voir des photographes "
s'arracher les cheveux "
pour effectuer leurs prises de vues, demandant à Franco
de pouvoir
déplacer tel ou tel proto, histoire de pouvoir obtenir
autre chose que
des clichés pris dans le désordre d'un fond d'atelier.
Sbarro acceptait
parfois, souvent de mauvaise grâce.
Pour
la petite histoire, les photos des dépliants Unicorn ont
été
commanditées par l'homme d'affaire qui voulait
commercialiser les
modèles Sbarro sous son label . Ces photos sont prises
en situation et
présentent des décors attrayants. Il fallut pour y
parvenir, déplacer
les voitures assez loin de leurs bases et prendre le
temps de travailler
correctement, c'est à dire tenir compte de la météo et
des éclairages
artificiels etc ... Sans vous dévoiler trop de détails
de la " cuisine et vie
familiale " de Sbarro, je peux vous assurer que ces
clichés furent pris
" dans la douleur ", tant Franco était agacé
et fatigué de mettre ses
modèles uniques à disposition du photographe ... Cette
" perte de temps "
avait le dont de lui faire perdre son calme !
Enfin,
il est nécessaire d'évoquer un autre aspect de la
question :
la
dimension particulière du travail artisanal de Sbarro.
Une dimension
qui a toujours pesé lourd sur sa manière de voir et de
considérer le
chapitre " documentation publicitaire " :
Sbarro n'a pratiquement
jamais construit deux voitures identiques si l'on excepte
la 328 Réplica
pour laquelle on ne peux tout de même pas parler de
production en
série, tous les autres modèles furent uniques ou
presque. Il n'y a
pas deux Challenge ou deux Stash identiques. Une première
Challenge
sera motorisée par un V 8 Mercedes turbo, la seconde
sera équipée
d'un V 8 Porsche et d'un cockpit totalemement différent,
la troisième
reviendra au moteur Mercedes, mais perdra la transmission
intégrale
et aura une carrosserie modifiée, la suivante sera basée
sur un chassis
Porsche 911 Cabriolet et sera donc plus courte, adoptera
un profil
assez voisin, mais à y regarder d'un peu plus près
l'observateur se
rendra compte qu'elle ne conserve plus qu'un air de
famille avec les
precédentes, etc ....
Il est
difficile dans ces condition d'établir un "
catalogue officiel " du
modèle Challenge. Franco Sbarro ne pourrait représenter
sa " gamme "
de voitures dans un catalogue autrement qu'avec la
mention : " Voilà
quelques exemples de ce que je peux faire ..." D'années
en années,
Sbarro à crée une foule d'engins plus délirants les
uns que les autres.
Il y a eu de bien belles réalisations, quelques chefs
d'oeuvres et
quelques ratages complets. Mais il fut pendant plus de
vingt ans, le
seul artisant chez qui l'on pouvait se présenter avec un
projet délirant,
un chimère, un tigre de papier ... attendre douze mois,
et repartir au
volant de son rêve.
Les
documentations publicitaires sont le médium des enfants
et des
rêveurs d'automobile que nous sommes, mais cette
dimension
" Sbarroïdale", cette capacité à concrétiser
en trois dimensions des
phantasmes automobiles " impossibles " pour
aboutir à des chimères
vivantes, doit être assez compliquée à rendre sur
catalogue.
6.
Pour en savoir plus ...
Le site officiel
http://www.espera-sbarro.com.fr
Le site perso d'un
vrai connaisseur
http://perso.club-internet.fr/clcalvet/sbarro
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